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" La Gazette du Médecin du Travail "
26 mai 2019

Tunis: Encore un accident du travail grave d'un laveur de vitres en façade par chute de hauteur. Rappel des Risques de ce métier

Alpinistes-Batiment

J'en parlais encore il y a quelques jours dans un précédent article de ces jeunes laveurs de vitres de façades de hauts bâtiments du grand Tunis (quartiers des affaires et centre ville) et dont la plupart adoptent les techniques d'alpinisme pour cette profession en l'absence de toute législation nationale régissant ce secteur des cordistes en particulier, en effet la seule réglementation actuellement en vigueur en matière de sécurité dans le secteur du BTP (Bâtiment et travaux Publiques) en Tunisie se base sur le Décret n°62-129 du 18/04/1962 relatif aux prescriptions de sécurité dans l'industrie du bâtiment modifié par le décret n°64-422 du 18/12/1964. Cette réglementation devient aujourd'hui obsolète ne s'adaptant plus à l'évolution du secteur du BTP et n'aborde que de façon très générale ces techniques de travail encordé (Article 14 : Autres échafaudages suspendus : benne, grand panier, sellette ou tout autre dispositif semblable) pourtant considérées comme des techniques d'accés et de positionnement dites "d'exception" car très périlleuses et réservées à des situations particulières "circonstances exceptionnelles pour un travail de courte durée et sous surveillance d'une personne responsable" en législation Tunisienne et "si impossibilité technique de recourir à un équipement assurant la protection collective des travailleurs (nacelle aérienne, plate-forme élévatrice, échafaudages...) ou si l'évaluation du risque établit qu'un tel équipement exposerait les travailleurs à un risque supérieur à celui résultant des techniques avec travail sur cordes ou encordé" en législation Européenne.

Ces techniques d'alpinisme du bâtiment sont adoptées sous 2 variantes : alpinisme avec harnais et alpinisme avec planche de bois (sellette), dans les 2 cas un câble de suspension (corde de travail) ancré sur le toit de l'immeuble relie le laveur ou la planche sur laquelle il a pris place et ce dernier utilise des dispositifs lui permettant de descendre du toit et de remonter en contrôlant sa vitesse (avec système auto-bloquant). Il sera en plus équipé d'un équipement de protection individuelle contre les chutes sous forme d'un harnais de sécurité relié par un cordon d'assujetissement à un dispositif antichute (avec absorbeur d'énergie) coulissant sur la corde d'assurance (corde de sécurité) laquelle est fixée à un point d'ancrage différent sur le toit.

Certes des sociétés ayant pignon sur rue adoptent ces méthodes d'alpinisme du bâtiment en Tunisie, une formation est bien sûr assurée et des dispositifs de sécurité étudiés, contrôlés et mis en place en se basant sur des technologies et des recommandations strictes d'origine européenne ou anglo-saxonne; le souci consiste à faire respecter ces règles de sécurité : vérification et entretien du matériel, travail programmé et surtout supervisé, choix et identification des points d'ancrage sur le toit par le chef d'entreprise qui feront l'objet d'une note de calcul par une personne compétente, pas de poste de travail isolé (chaque cordiste pouvant être susceptible de porter assistance et secours à l'un de ses collègues) en veillant à ne pas accrocher ou enrouler le protecteur autour d'obstacles le long de la façade ou au bord du toit.

Nous n'avons pas d'informations pertinentes sur les circonstances de cet accident grave et regrettable survenu au centre ville de Tunis et qui aurait sûrement pu être évité, il s'agirait d'une rupture de cordon (sans précision de quel type de cordon : corde de travail ou corde de sécurité ou les deux simultanément), le travailleur aurait chuté de plusieurs mètres de hauteur sur le toit d'un véhicule stationné en contre-bas de l'immeuble. Nous ne sommes donc pas en mesure d'analyser les causes de cet accident du travail mais nous pouvons dans un cadre de prévention à venir rappeler les principaux risques professionnels rattachés à ce métier de laveur de vitres et surtout à cette méthode de travail basée sur des techniques d'alpinisme (extrait du guide de la CNESST du Quebec Canada) :

* Risque de chute lorsqu'il s'engage près des bords du toit.

* Risque de chute en cours de descente par une perte de contrôle de la vitesse

* Risque de chute en raison de la complexité de l'équipement (qualité des noeuds et solidité des attaches)

* Risque de chute en raison d'une rupture de câble (usé, mal entretenu ou cisaillement près des bords du toit)

* Risque de blessure aux articulations ou aux muscles lors du désengagement des dispositifs de sécurité au début de la descente

* Risque de blessures aux jambes ou au dos en raison de la position que doit adopter le travailleur (jambes ou corps entier suspendus à un harnais)

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  • Expert International Santé Sécurité au Travail Ergonomie et Médecin du Travail, je partage la Législation, mon expérience au quotidien et interviens en Conseil auprès des entreprises, cabinets d'expertise, organisations internationales, gouvernements et UE
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